Bois et pigments
Période d’Edo, XVIIIᵉ–XIXᵉ siècle
MASQUE DE SHISHI
Le Shishi-men (獅子面, « masque de lion ») représente un animal mythique venu de Chine par l’intermédiaire de l’Inde bouddhique, porteur de force, de sagesse et de protection. Symbole apotropaïque par excellence, le lion est gardien des temples et chasseur de démons.
Ces masques étaient employés dans des contextes rituels, festifs ou performatifs, mais non dans le théâtre nō classique, où le rôle du lion est figuré par une perruque rouge flamboyante. On les retrouve notamment dans le Bugaku (舞楽), danse de cour ancienne où le shishi apparaît dans les danses protectrices, ainsi que dans le Shishimai (獅子舞, « danse du lion »), exécutée dans les sanctuaires shintō au Nouvel An ou lors des matsuri, pour purifier les lieux, éloigner les esprits maléfiques et apporter prospérité.
La mâchoire articulée, caractéristique essentielle du shishi-men, permettait au danseur de faire claquer la gueule du lion — un geste considéré comme chassant les démons et appelant la chance. Lors du Shishimai, lorsque le lion « mord » la tête d’un enfant, ce rituel est censé lui assurer santé et bonheur pour l’année à venir.